Instinct maternel : Y es-tu? Que fais-tu? M’entends-tu?
Vous connaissez sûrement cette comptine du loup, où dans l’excitation la plus totale, les jeunes enfants attendent que le loup se prépare pour venir les attraper, et les manger!!! Il est bien caché ce loup, et il prend son temps pour faire son entrée… c’est un peu ce qui m’est arrivé avec l’instinct maternel…
Mes premières armes concernant la maternité et l’éducation des bébés, je les ai acquises auprès de mon chat, Cheyenne. Ce nom, je ne le lui avais pas donné pour rendre hommage aux indiens d’Amérique, mais pour dépeindre le plus fidèlement possible son caractère et son tempérament : c’était une tueuse, une vraie!!! Elle était toute petite quand je l’ai reçue en cadeau : petite tête, grandes oreilles, haute sur patte… une drôle de bestiole qui ne respectait pas les canons de beauté de son espèce…
Ce qui m’a tout de suite plût chez elle, c’était son caractère indomptable : Elle voulait manger ? elle grimpait le long de mes jambes, plantant ses griffes dans mon pantalon, miaulant à qui mieux-mieux alors que je préparai les repas. Souris, mulots et oiseaux n’avaient aucune chance s’ils croisaient son chemin : ils avaient signer là leur arrêt de mort. Elle ne vivait que guidée par son instinct. J’étais hypnotisée : mon éducation faisait qu’on m’avait appris à demander la permission, à m’excuser, à prendre en considération les besoins des autres, à demander l’avis des experts avant d’agir, à les écouter… j’avais été formatée dans les règles de l’art! Elle n’en avait rien à faire de tout ça : Elle suivait sereinement son programme; C’était son bon plaisir avant toute chose, elle n’avait d’égards que pour ses besoins. Quand elle s’est retrouvée à attendre des petits, je riais toute seule, me disant que vue son caractère, elle les mangerait à la naissance… c’est là qu’elle m’a surprise !
Quand elle a mis bas sa première portée, ils étaient 13…pas assez de tétés pour tous ses chatons… Moi, j’étais enceinte de mon tout premier enfant, bien heureuse de n’en attendre qu’un pour ma première fois… j’étais curieuse de voir comment elle allait gérer toute cette marmaille!! Le plus naturellement du monde, elle a divisé sa portée en 2 groupes, qu’elle a mis dans 2 pièces différentes, et elle a alterné pour donner la tétée à chacun des groupes. Elle ne faisait plus que ça, elle s’était transformée : Il n’y en avait soudain plus que pour ses petits.
Quand ils ont commencé à grandir, à explorer le monde, elle était encore là, toujours aux aguets du moindre danger potentiel, à l’écoute du moindre miaulement plaintif. Elle les laissait jouer avec elle, la mordiller, la griffer sans jamais leur rendre la pareille ou s’énerver… une Patience d’Ange! Elle les allaita à la demande, jusqu’à ce qu’ils ne soient plus demandeur, de leur propre chef.
Ses 13 chatons étaient magnifiques; ils ont trouvé un foyer d’accueil aimant quand ils ont été en âge d’être séparé de leur fratrie… Et elle est retournée à ses premières amours, à savoir la chasse et les soirées au coin du feu à ronronner sous les caresses.
C’est ainsi que j’ai appris qu’on pouvait avoir un tempérament de feu, être une dure à cuire, une vraie teigne et se laisser traverser par un flot d’amour et de bienveillance, enveloppant ses enfants d’une douce et affectueuse présence. L’un n’empêche pas l’autre…bien au contraire : l’un sublime l’autre. Il est parfois bon d’arrêter de penser, et de laisser son génie intérieur prendre les commandes. Nous disposons de ressources insoupçonnées en nous qui sont là pour être utilisées quand l’occasion se présente. Grâce à Cheyenne, j’ai pu vivre plus sereinement ma maternité, et ce malgré les aléas médicaux du quotidien de femme enceinte, propulsée soudainement au rang de femme potentiellement à risque (fausses couches, grossesse extra-utérine,…)
On culpabilise la femme qui ne voudrait pas céder à tous les examens vitaux pour sa santé et celle de l’enfant qu’elle porte… Cela a beau faire des milliers d’années que les femmes donnent la vie, on veut nous prouver qu’elles n’ont pas un corps optimisé pour ça, qu’elles ont besoin d’aide pour le faire… Je ne pensais pas que le corps médical était aussi intrusif dans la vie d’une femme
enceinte… j’ai suivi tous leurs protocoles (échographies à répétition, visites gynécologiques, amniocentèse), pour finir par accoucher par césarienne, le médecin déclarant que mon bébé ne passerait pas, que lui le savait…Alors, devant tant de prétention et de toute puissance (et de doutes!) j’ai laissé faire…Après tout, l’accouchement n’était qu’une petite étape dans ma future vie de maman.
Ce qui comptait le plus pour moi, c’était de partager avec mon enfant la source d’amour et d’abondance tapie au fond de moi. C’est ainsi que j’ai commencé à m’écouter et à suivre mon instinct, par exemple avec l’allaitement… j’étais prise entre deux feux : mon homme qui m’incitait à allaiter, ma mère qui me faisait un tableau angoissant au possible de sa cousine qui avait allaité et qui avait eu de TERRIFIANTES crevasses.
Grâce à l’expérience de Cheyenne, j’ai fait le pari d’avoir confiance en mes ressources intérieures, en ma génétique. Ce n’était pas parce que j’avais été contrainte et formatée depuis petite que je ne pouvais plus avoir recours à mes potentialités naturelles. Elles étaient juste là, quelque pars endormies, et ne demandaient qu’à voir le jour… C’est ainsi qu’en devenant mère pour la première fois, j’ai ouvert une porte que je n’aurais pas osé pousser avant cela.
J’ai aussi pris conscience que dans un monde de contrôle pour notre plus grand bien, où on a de moins en moins de liberté, il est vital de donner la priorité à ce qui nous parait le plus important. Et mon génie intérieur me murmurait de garder de l’énergie pour accompagner mon enfant dans ses premières années de vie, pour répondre au mieux à ses besoins et l’aider à devenir un adulte accompli. Après tout, un chat avait bien réussi à faire de ses chatons des merveilles… pourquoi pas moi?! Alors, c’est ce que j’ai fait ❤️
Et vous, vous êtes-vous déjà inspirée de la nature pour suivre un chemin que vous n’auriez pas pris de prime abord?
Comment susciter la coopération chez son enfant?
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